Révolutions de verre.
Réduites en miettes.
Comme un miroir.
Reflet de c’que nous sommes.
Un peuple sans quête et sans mémoire.

Les enfants-rois se lèvent.
Ça gueule din’ les rues.
Un peu plus fort.

Le temps d’un printemps.
Comme la neige.
Ça s’évapore.

Révolutions avortées.
Baby-boomers retardés.
Contre-culture effacée.
Et millennials blasés.

Le bonheur par habitude.
La confortable certitude.

La révolution n’est pas faite.
Elle reste à faire.

Révolutions tranquilles.
Ça dort au gaz din’ maisons.
Ça rêve d’un monde meilleur.
En arrosant son gazon.

Révolutions Titanic.
Naufragés du fric.
Destin tragique.
Sous les tropiques.
Dort l’argent public.

Le sourire par habitude.
La confortable certitude.

La révolution n’est pas faite.
Elle reste à faire.

Révolutions de fer.
Le rideau tombe.
Sur les espoirs.
Qu’un vent de liberté.
Souffle enfin sur le territoire.

Les automates en grève.
Ça gueule din’ les rues.
Un peu plus fort.

De temps en temps.
Le peuple s’éveille.
Puis se rendort.

Révolutions à moitié.
Esclaves salariés.
Vérité maquillée.
Génération gaspillée.

Le bonheur par habitude.
La confortable certitude.

La révolution n’est pas faite.
Elle reste à faire.

Révolutions dociles.
Abimées par les saisons.
Ça rêve d’un monde meilleur.
D’vant sa télévision.

Révolutions de plastique.
Démocratie synthétique.
Prisonniers politiques.
De l’opinion publique.

Le sourire par habitude.
La confortable certitude.

La révolution n’est pas faite.
Elle reste à faire.

Non l’indépendance n’est pas faite.
Elle reste à faire.